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Le lac Titicaca...côté Pérou.
Mercredi 20 octobre, Changement à Aréquipa. Après une nuit de bus too bumpy, on choisit la classe Cruz del Sur jusque Puno.
Scenic road. Magique ! On suit la voie ferrée. Paysage de grand ouest américain. Montagnes et prairies aux herbes jaunies ; nous sommes à la fin de la saison sèche. Flaques étincelantes
dans lesquelles se reflète le bleu du ciel. Les troupeaux de vigognes s’y abreuvent, paisiblement. Quelques villages et des fermes isolées. Les berger(e)s gardent leurs bêtes, seuls comme perdus dans l’immensité.
Nous sommes sur l'Altiplano, haut plateau situé au coeur de la Cordillère des Andes. Plus haute région habitée du monde après le plateau du Tibet, l'Altiplano s'étend sur 1500km de long
(jusqu'au sud de la Bolvie) à une altitude moyenne de 3300 mètres.
Puno
Après 14h de transport, on arrive enfin à Puno, sur les rives du mythique lac Titicaca. Sur la pente, s’étage tout un tas de petits immeubles de briques rouges,
souvent inachevés ; les familles propriétaires attendent d’avoir un peu d’argent pour rajouter un étage ou enduire la façade. Même si la région vit mieux que d’autres du tourisme, les revenus
des familles péruviennes sont souvent très faibles … et les ptits boulots de rue, vitaux.
Jeudi, Dernière journée de découverte avec Odile et Pascal qui repartent déjà demain. Temps gris comme pour se préparer
au retour en Lorraine. Mieux que ça ! Sur les collines qui bordent le lac, une fine pellicule de neige est tombée pendant la nuit. L’hiver ? C’est tout le contraire. L’été, la saison des pluies, approche
et sur le lac, nous sommes quand même à 3800m d’altitude !
Islas de Uros
Avec une vingtaine de touristes boliviens, on part en bateau sur le lac pour une matinée sur les îles flottantes des Uros. Les Indiens de la tribu des Uros avaient commencé
à les aménager au XIIIe s pour échapper aux invasions incas. Entièrement construites en tortora, sortes de joncs (dont une partie se mange) récoltés dans le lac, ces îles artificielles sont en fait de gros radeaux
qui nécessitent un entretien permanent : la couverture de tortora doit être refaite plusieurs fois par an.
Les Indiens Aymaras ont depuis remplacé les Uros, disparus, et les quelques familles installées dans les huttes pendant
la saison touristique vivent du folklore plus que de la pêche ! Alors que nous quittons la petite île sur le traditionnel
bateau de tortora, les femmes entonnent un chant de leur répertoire. Piège à touristes ? Bien sûr, on vit comme on peut. Les îles flottantes restent malgré cela très intéressantes à découvrir.
Un tuk-tuk nous ramène du port vers le centre-ville. Du fromage au marché, des petits pains et des beignets au bas de la rue. On déjeune sur le pouce.
Sillustani
Cet après-midi, on va faire un tour au bord du lac, à Sillustani, où se dressent des chullpas ( des tours funéraires) incas et pré-incas
de plusieurs mètres de hauteur (12 pour la plus haute). Le temps est à l’orage mais la lumière et les couleurs sont belles. Cette fois, un guide nous
accompagne et nous raconte l’histoire des sépultures. Elles ont abrité les momies de familles très riches ou de personnes sacrifiées aux divinités (notamment des enfants).
Depuis longtemps abandonnées et pillées de leurs richesses (celles qui devaient servir à la vie du défunt dans l’au-delà), des fouilles archéologiques ont cependant découvert
500 objets d’or dans l’une de ces tombes, en 1971 !
Le temps se gâte. Sur le retour, le guide nous arrête devant l’une des nombreuses fermes qui bordent la route. A chaque fois, ce sont trois-quatre maisons en terre, aux toits de chaume et entourées
d’un enclos de grosses pierres. On nous permet d’y entrer. Chaque maison est habitée par une famille. Dehors, on trouve la cuisine puis une autre petite maison :
le cellier, pour stocker les aliments. Dans une cour, trois enfants nous regardent les yeux grands ouverts. On essaye de communiquer mais trop jeunes pour aller à l’école,
ils n’ont pas encore appris l’espagnol. Ils parlent seulement la langue aymara, l’autre communauté indienne (en dehors des Quechuas) très présente au bord du lac Titicaca.
De retour à Puno. Ce soir, c’est notre dernière soirée en famille avant un moment alors on a décidé de festoyer. Tiens le « ceviche », ça revient sur
toutes les cartes, si on essayait ? De la truite crue ! La sauce est excellente. Vendredi 22, On accompagne les parents à l’aéroport voisin de Juliaca. Pincement au cœur mais on les reverra bientôt maintenant. Pour eux, une correspondance à Lima ce soir, direction
Paris. Pour nous ? On verra bien demain.
Et le lendemain arrive. On décide de continuer la route. La rive sud du lac Titicaca, vers la Bolivie. Après deux jours
de grisaille, le soleil brille à nouveau. En attendant l'heure du prochain bus, on descend faire un ptit tour en ville et quelques courses au marché. Il y a beaucoup de monde dans les rues ce matin. Le début du week end ? Sur le parvis
de l’église, Parque Pino, des hommes et des femmes ont revêtu leurs beaux habits de fête. Qu’attendent-ils ? Bientôt, les portes de l’église s’ouvrent et … la Vierge Marie apparaît !
Quatre femmes portent sur leur épaule une statue de l’Immaculée parée d’or (le Pérou est le 5e producteur mondial d’or !). Autour d’elles, les hommes et
les femmes se mettent à danser au rythme de la fanfare. Puis tous se mettent en marche, pour plusieurs heures de procession à travers la ville. Puno, capitale du folkore ? Nous ne sommes pas déçus !
Nous quittons la ville en début d’après-midi. Seules trois heures de bus nous séparent de la frontière bolivienne. On longe la rive sud du lac.
Des fermes isolées, des villages et surtout des champs. Certains bien verts, d’autres en plein labour, à l’aide d’un petit tracteur ou d’une paire de bœuf ! Les paysans sont aussi
des pêcheurs. Sur le lac, de nombreux filets sont tendus. Au milieu des roseaux, les barques attendent. L’eau scintille sous le soleil. Qu’est-ce que c’est beau !
En cette fin d’après-midi, nous faisons nos adieux au Pérou. Ce pays nous a énormément plu. La variété
des paysages, grandioses, la richesse d'une culture ancestrale, toujours vivace et aussi la gentillesse des habitants. Peut-être bien que nous y retournerons un jour…
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