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du Salar d'Uyuni aux lagunas
Dimanche 1er décembre 4h de belle route à travers les paysages grillés de l'Altiplano. On dépasse quelques villes minières.
Beaucoup de maisons sont laissées à l'abandon. Des femmes âgées semblent errer dans les rues de ces villes fantômes. Le bus continue, au milieu de rien...c'est vraiment beau et un peu triste en même temps. Encore quelques
virages et l'horizon s'ouvre en contrebas....une vaste étendue de sable, à perte de vue et en son centre: une ville, Uyuni.
Rues de sable et de poussière, maisons de briques, toits de tôle qui brillent au soleil. Un drôle de western. Débarqués là, on se trouve un
peu déboussolés. Le nord? Le Sud? Les sacs à peine récupérés dans la soute, une femme nous aborde pour nous vendre un tour dans le Salar d'Uyuni, la mer de sel. Comme tous les touristes de passage ici, c'est pour ça
qu'on est venus!
Petit hôtel aux allures de motel, tour de 3-4 agences qui proposent toutes exactement le même tour et au même prix dans le Salar. On se décide pour celui de la ptite dame venue nous cueillir à
la gare. Il est à peine 16h, qu'est-ce qu'on va bien pouvoir faire du reste de notre journée ! Un pti tour au marché, quelques courses pour le trip
des prochains jours. Impression bizarre: dans certaines boutiques, on a carrément l'impression de déranger. Vitrine alléchante mais rien envie de nous vendre! Heureusement, des bars et des restos bordent la place centrale...de quoi passer
une agréable fin de journée sous un soleil printanier.
Lundi 2, L'aventure commence. 10h30, chez Manuel Expeditions. Un land cruiser se gare. C'est pour nous. A son bord, déjà quatre personnes.
Where are you from? Un couple d'Autraliens, Garett et Jade, et un couple de Suédois, Sebastian et Anna. Le contact se noue facilement. Grober, notre guide-chauffeur, originaire d'Uyuni nous rappelle le programme et c'est parti! A peine le temps de se présenter, premier stop: dans le désert à la sortie de la ville: le cimetière de trains.
Le train? Quand la Bolivie a laissé tomber le charbon au profit du pétrole, les vieilles locomotives à vapeur ont été
envoyées à la casse....ici, dans le désert! Entre lieu de mémoire et parc d'attraction, l'esthétique de l'endroit nous plait bien. Quelques clichés
dans la boîte et on reprend la route et cette fois-ci, pour le Salar!!!
Vu et re-vu, à la télé, dans les magazines, sur le net mais le voir en vrai! On est super excités! Encore une autre rêve qui va devenir réalité!
Et Wouah!!! On n'est pas déçus. INCROYABLE! La jeep quitte la plage pour la mer, le sable pour le sel. Un tapis de sel blanc comme neige, immaculé, infini...
Dans quelques semaines c'est la course auto du Dakar qui passera par là.
En attendant...et en espagnol, Grober revient au temps des dinosaures : "Autrefois, il y a bien longtemps, l'océan venait jusque là. Mais il y a 23 millions d'années, la Cordillère des Andes
s'éleva, souleva l'Altiplano et y isola une gigantesque mer intérieure ( le Lago Minchin). Prise au piège, la mer s'est progressivement asséchée, laissant sur place le sel qui la composait, à 3650 m d'altitude.
Sur une profondeur de 7 mètres, le sel couvre aujourd'hui une superficie de plus de 10 000 km²." Plus vaste désert de sel du monde, elle représente un tiers des réserves de lithium exploitables de la planète.
Au loin, on aperçoit comme des îles flottant au-dessus d’une banquise de sel. Illusion d'optique. L'oeil derrière l'objectif de notre appareil, on en joue !
On roule jusqu'à l'Isla Pescado, en forme de poisson et entièrement couverte de cactus. Encore un endroit incroyable!
Isla Pescado, Salar d'Uyuni.
Déjà plus de 150 photos pour cette première journée! Promis, on ne vous imposera le diaporama à notre retour. Le
vent se lève, Grober accélère. Une terre claire et sableuse succède à l'étendue de sel. Des champs labourés, d'autres déjà plantés. Du quinoa! La principale production alimentaire de la
région. On arrive dans un village. Maisons de terres et hôtels de sel. On se réfugie dans l'un d'eux, échappant de justesse à une tempête
de sable. Les murs, les tables, les bancs jusqu'au lit sont faits de sel! Un endroit étonnant. Autour du dîner préparé par Grober, on passe une très bonne soirée avec nos nouveaux
amis.
Champs de quinoa, sur les rives du Salar.
A l'hôtel de sel. Un peu raide le lit quand même!
Jour 2. Aujourd'hui le programme c'est les lagunes. Il paraît qu'il y en a de toutes les couleurs:
bleue, blanche, rouge, verte.. Prisonnières de volcans encore actifs, des algues leur donnent ces couleurs surprenantes et attirent des milliers de flamand-roses. Perchées
entre 4 et 5 000 mètres d'altitude, on passe la journée à rouler de l'une vers l'autre au milieu d'un paysage lunaire. C'est incroyable ce que c'est beau!
Soirée dans un refuge d'altitude. Pas de douche et dortoir pour tous les six. Couchés tard, lever 4h. Super dur. Tandis que Jade vomit ses tripes dans les toilettes ( l'altitude!), Grober s'impatiente
déjà dans la jeep. Il ne faut pas rater le lever de soleil sur le volcan. Jour 3 Fumeroles à droite, geysers à gauche. On s'amuse!
Un bain matinal dans les eaux chaudes naturelles et on reprend la route jusqu'à la Laguna Verde, la dernière de la série. Depuis
le "Dali desert" qui a inspiré à l'artiste une de ses toiles les plus célèbres, la jeep trace sa piste.
Dali desert.
Laguna Verde.
La 3e journée n'est pas la plus excitante mais on est bien obligés. Des heures et quelques centaines de kilomètres plus tard, on rentre à Uyuni.
Des images plein les yeux et de nouveaux amis. Trois jours fantastiques avec une super équipe!
Jeudi 5, Jade et Garett nous ont quittés hier en fin de soirée. Ils sont partis pour La Paz. Comme nous, Sebastian et Anna voulaient prendre
un peu le temps. Une journée de plus à Uyuni. Pas grand chose à part squatter les terrasses de café. Par cette belle journée ensoleillée, ça ne nous coûte pas franchement. On sympathise avec le serveur
du seul endroit de la ville doté du wi-fi et on comprend enfin ce qui nous paraissait si étrange dans l'attitude des commerçants de la ville. Il nous raconte que 95% des habitants d'Uyuni vivent du trafic de cocaïne avec le Chili
tout proche et que la plupart des boutiques sont des couvertures...pour le blanchiment d'argent. Que pensez des dizaines d'agences qui envoient des Jeeps chargées de touristes vers San Pedro au Chili? Après
un dernier verre avec nos amis suédois et des invitations lancées dans nos pays respectifs, on monte dans le bus pour Sucre. La nuit promet d'être longue.
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