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Le 2octobre, Sur le Rio Frio. Eaux boueuses, il semble avoir bien plu la veille. Autour de nous : la jungle, la vraie.
Des maisons en bois, toits de palapa et pilotis. Pas de voiture mais une barque de pêcheur amarrée au ponton. De gros oiseaux squattent les branches tombées dans la rivière, et une tortue même ! Quelques clairières,
des vaches et des chevaux ruminent au bord de l’eau…à l’abri des palmiers. Une zone de rencontre entre deux pays mais où règne une grande sensation d’isolement et d’endroit hors du temps.
C'est l'heure de la lessive!
Après une heure de croisière, on débarque à Los Chiles, au Costa Rica. ...Et on vous épargne le énième récit de nos démarches administratives. Bourg frontalier,
Los Chiles n’a rien d’intéressant en soi. Modestes maisons en agglos, toujours peintes de couleurs vives. Boutiques de tout et de rien et cantines de rues… à première vue, la Costa Rica (côte riche), ainsi
baptisée par Christophe Colomb lorsqu’il y débarque en 1502, ne nous fait pas rêver ! En attendant le bus, c'est à dire dans 3h… on s’installe à la terrasse d’El Gillo, en face de la gare routière.
Poulet frit ou poulet frit ? On va prendre du poulet frit alors…mais sans fricoles ! Oui, les haricots rouges. Matin, midi et soir : on fait une overdose. Assommés par ce festin
et surtout par une chaleur de plomb, on monte enfin dans le bus qui nous emmène à la capitale, San José, pour une courte escale.
Vous vous en doutez, nous ne visiterons pas le Costa Rica de long en large. On nous a prévenus, « le temps c’est de l’argent » et le Costa Rica n’est pas fait pour les bourses
de routards aux poches trouées. Nos 20h d’escale à San José dont une nuit de sommeil profond ne nous laissent qu’une matinée pour découvrir la capitale. Quelques vestiges des siècles passés mais
dans l'ensemble c'est une ville récente à l’allure très provinciale. On a l’impression de se balader autour du Saint-Seb à Nancy…en plus, le temps est à la pluie ! Pourtant,
on se dit déjà qu’on reviendra au Costa Rica. Les paysages déroulés sous nos yeux par le bus pris la veille, nous ont mis l’eau à la bouche : des volcans, des collines et plateaux couverts de plantation de
café, canne à sucre et ….encore des bananes ! Le lendemain, la route sinueuse à travers jungle vers la côte Caraïbe confirme notre envie.
Cinq minutes d’arrêt à Puerto Limon. La fameuse ! 1502 : Une tempête ayant endommagé son navire, Christophe Colomb pose son pied ici, juste là ! Après avoir rencontré
les chefs indigènes magnifiquement bijoutés, il affirme avoir vu là « plus d’or en deux jours qu’en quatre ans en Espagne ». La colonisation espagnole était lancée. Mais le Costa Rica déçoit
vite les espérances des chercheurs d’or. C’est une économie agricole qui se développe, autour du maïs, des haricots, du sucre, du cacao et du tabac. Les Indiens sont rapidement décimés, principalement par
le choc microbien (maladies transmises par les Européens); ils représentent aujourd’hui moins d’1% de le la population du pays (85% sont des "Ticos" sont des Hispaniques).
Au XIXe s., l’implantation du café puis de la banane font la fortune du Costa Rica… et celle des Etats-Unis. L’immigration jamaïcaine apporte sa sueur au développement. Aujourd’hui, le tourisme est une nouvelle manne. Le pays peut renouer avec son nom de baptême même si on lui a donné depuis un nouveau surnom « la Suisse d’Amérique centrale ». Modèle
de développement dans la région (notamment en matière d’éducation et de santé), le Costa Rica est aussi un pays neutre depuis 1959 et la première nation à avoir constitutionnellement aboli son armée !
Puerto Viejo de Talamanca Ça y est on arrive. Loin de la grosse station balnéaire que l’on peut imaginer, on
trouve seulement un petit bourg. 17h30. Déjà ! Le soleil se couche. Déjà ! Mercredi 3 octobre, A quelques encablures de Puerto Viejo, la Casa Moabi est notre nouvelle maison, pour quelques jours. Surprise ! Lucas, un Français
de Bayonne tient la place pour le compte d’amis à lui. Un endroit génial !
En pleine jungle. Autour de nous, ça vit ! Le silence n’existe pas. Oiseaux de toutes les couleurs, insectes plus ou moins flippants et singes hurleurs. On les entend sans les voir, ils semblent nous espionner.
En attendant de voir débarquer King Kong, on décide de s’approcher de la faune au Rescue Center tout proche. Des bénévoles y recueillent
et soignent les animaux blessés avant de les remettre en liberté : serpents, singes araignées et vraies araignées bien dodues et poilues comme on les aime, perroquets, toucans, aigles et chouettes, des chats sauvages et puis
des paresseux qui font la sieste enroulés autour des branches du même arbuste. Même les grenouilles ont leur place ici. C’est très émus que nous quittons les lieux et aussi plus attentifs
à ceux qui nous entourent dans cette jungle tropicale.
On finit la journée à la plage….Ah ! Les Caraïbes ! et les joies de la basse saison touristique ! Playa Chiquita, Playa Cocles, Punta Uva….on
les a presque pour nous seuls. Demain, c’est vélo ! La route de la côte jusqu’à Manzanillo. Des auberges, une épicerie. On pique-nique
sur la plage au milieu des enfants, petits rastas, qui jouent dans le sable. C’est agréable…. mais le vent se lève, il faut se remettre en selle. On passe
le reste du temps à la Casa, dans une ambiance très conviviale. Bavardages dans les hamacs et dijos avec Lucas et nos voisines de Toronto. On aura du mal à repartir.
Samedi, Un dernier bain de mer et oui, il est déjà temps de repartir. Nous avons toujours en tête notre objectif
: la Colombie, mi-octobre ! Pour cela, nous devons rejoindre le Panama et de là ? Pas de route, pas de bus. L’avion ? Non, y’en a marre ! Le bateau ? Peut-être bien ! Lucas
nous dépose à l’arrêt de bus de Puerto. Une heure et demi de chicken-bus jusque Sixaola, à la frontière. Le passeport en règle, on traverse à pied le vieux pont ferré. De l’autre côté
de la rivière : le Panama !
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