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Dehli, Varanasi et le Taj Mahal
De Kathmandou à Delhi... en bus!
Et oui! Depuis le début, notre crédo était: emprunter le plus possible les moyens de transport terrestre pour ne rien manquer des contrées traversées. Super idée!! ....mais là,
ça commence à faire beaucoup. De Kathmandou à Delhi, c'est 36 heures de bus (soit deux nuits et une journée) qui nous attendent pour parcourir un millier de kilomètres. Nous sommes les
seuls touristes, le bus est plein de Népalais. Pour eux, le passage en Inde paraît facile, beaucoup vont y travailler. Pour nous, c'est un peu compliqué: après deux fouilles et des formalités à remplir, le bus a pris
deux heures de retard et nous repartons. Le trajet est pénible : pas de clim' bien entendu, nos voisins de devant qui prennent leurs aises et allongent leur siège sur nos genoux, le pare-brise ... brisé à la fin de la 1ère
nuit de voyage mais il en faudrait plus pour arrêter notre chauffeur qui continuera, au grand air, imperturbable, sa route jusqu'à Delhi. Régulièrement, le bus s'arrête dans des boui-boui en bord de route. Cuisine locale assurée,
on goûte le fameux thali indien. Si les conditions du voyage sont difficiles, la traversée du nord de l'Inde, la plaine du Gange, est en revanche très chouette. Région rurale, les champs s'étendent à perte de vue. Certains,
bien verts en cette période de sécheresse, témoignent de l'utilisation de l'irrigation. A côté des nombreuses bêtes de trait, on croise même quelques beaux tracteurs. La "révolution verte" est passée
par là : suite aux famines des années 1960, l'Inde a lancé un programme de modernisation de l'agriculture qui lui a permis d'atteindre l'autosuffisance alimentaire alors que sa population ne cesse d'augmenter (+ 20 millions de personnes/an;
2e pays le plus peuplé au monde avec 1,1milliards d'habitants) et même d'exporter une partie de sa production (elle est la 4e puissance agricole mondiale). Cependant, cet équilibre est très fragile et ces dernières années,
l'Inde a dû interdire certaines exportations de riz et de blé pour faire face à la demande intérieure. Les Indiens mangent mais les inégalités persistent dans ce pays que les économistes annoncent 1ère
puissance économique mondiale en 2050. Pour l'instant, ce qui nous apparaît de l'Inde, ce sont des villages aux maisons de terre et de chaume, des enfants partout, qui se baignent dans les rivières au milieu des vaches en liberté,
les singes au bord de la route et qui regardent passer notre bus et du monde, du monde partout....mais beaucoup de pauvreté aussi. Le Népal, un des pays les plus pauvres de la planète, nous avait préparé à cela. Toutefois,
l'entrée en Inde, dès le village poste-frontière a été brutale: une femme agée, se couchant sur les pieds d'Hacen pour lui demander une pièce, se faisant ouspiller comme une moins que rien par les autres passants.
Nous sommes dans le monde des castes et bien que théoriquement abolies, au Népal comme en Inde, les mentalités sont encore très imprégnées par cette organisation sociale hiérarchisée et inégalitaire.
Cette mendiante, une intouchable, est considérée comme une paria, une personne avec laquelle on ne peut avoir de contact quand on appartient à une caste au risque d'affecter sa pureté. Ici, les Intouchables sont moins bien traités
que les vaches!
Delhi
Delhi! Enfin. Comme une libération, ou presque! Il est 6h du matin quand on arrive à Pahar Ganj, le quartier routard. Un tag géant du Mahatma Gandhi veille
sur Main Bazar, l'artère principale. Fatigués, on craque pour un petit hôtel sympa, CLIMATISE parce qu'il fait à peu près 40°C le jour et 30°C la nuit...et qu'on en rêvait!!
En réalité, nous ne sommes pas venus à Delhi pour la beauté de cette capitale de 17 millions d'habitants mais pour voir notre ami Marc, de passage en Inde pour une quinzaine de jours! Nous passons
quelques jours ensemble à arpenter les rues du Old et du New Delhi. Old Delhi, populaire, coeur ancien de la ville indienne. New Delhi, fondée par les Anglais quand ils ont ajouté l'Inde à leur
immense empire colonial.
Dans les rues de Old Delhi en rickshaw à pédales.
Aux heures les plus chaudes, pause "réhydratation" à notre QG.
Le rooftop de l'hôtel Anoop à Pahar Gang. Une semaine à Delhi, on commence à y avoir des habitudes!
Indienne lisant le Coran, mosquée Jasma Majid, Old Delhi.
C'est la plus grande mosquée d'Inde. Les musulmans constituent toujours une importante minorité. N'oublions pas que le pays a été dominé par l'Empire Moghol, musulman, du XVIe au XVIIIe siècle.
Varanasi (Bénarès)
Train de nuit de Delhi à Varanasi. On voyage en 3e classe AC (air conditionné). C'est en réalité la classe intermédiaire, le compartiment des classes moyennes indiennes. Les plus pauvres
s'entassent en II e, et vu de l'extérieur, les conditions de voyage font un peu peur! Là, nous rencontrons Olivier, un suisse avec qui nous allons passer quelques jours et Ebrou, une turque, prof de yoga,
qui revient de Goa sur la côte et part pour Lumbini, la ville de naissance de Bouddha, au Népal. Nous bavardons un peu avec les Indiens qui partagent notre wagon: ils partent en pélerinage à Varanasi, première ville sacrée
d'Inde. Arrivée à la gare de Varanasi, nous rencontrons Patricia, la maman d'Olivier, et son ami Armindo, bénévole dans une association franco-indienne qui vient d'ouvrir une école pour
des enfants de familles démunies dans un quartier de Varanasi. Nous les suivont à la Mona Lisa Guesthouse où ils logent. Depuis le toit terrasse, on peut déjà admirer le Gange! Nous passons
trois jours là. Cette ville et son atmosphère si particulières nous propulsent dans l'univers de l'hindouisme, religion prédominante de l'Inde avec plus de 900 millions de pratiquants.
Groupe de femmes sur un des nombreux ghâts (ports) de Varanasi le long du Gange.
Chaque année, 3 ou 4 millions de pélerins (plus de 60 000 par jour) viennent effectuer leurs ablutions rituelles dans le Gange pour se décrasser l'âme, les eaux du fleuve étant sensées
laver de tous les péchés accumulés au cours des vies passées. En effet, dans l'hindouisme, si le corps de l'homme est périssable, on croit en la réincarnation indéfinie de son âme d'un corps à l'autre
en gardant une sorte de casier judiciaire des fautes et bonnes actions commises dans ses différentes vies: le karma. Aussi, comme la vie n'apporte que souffrances et accablement, le but de tout hindou est d'en finir au plus vite avec ce cycle
des réincarnations, pour atteindre enfin la moksha (la délivrance, similaire au nirvana des bouddhistes). On ne se réincarne pas au hasard: on renaît dans une caste qui correspond très exactement à son casier
religieux. A chaque réincarnation donc, chacun peut, grâce à sa conduite, se rapprocher de l'état de pureté, condition de la délivrance finale!
A la tombée de la nuit, un sadhu nous balade sur le Gange.
Manikarnik Ghât, principal lieu de crémation des corps à Varanasi.
Mourir à Varanasi est le vœu le plus cher pour celui qui a la foi car en y mourant et en y étant incinéré, les hindous espèrent atteindre directement la Moksha ! Les cérémonies
de crémation s’enchaînent nuit et jour et obéissent à un rituel précis accompli par la famille proche. Sur la photo ci-dessus, en haut à gauche, on aperçoit un bûcher sur une estrade: c’est
le cadavre d’un brahmane, la plus haute caste. Plus la caste est basse (à droite), plus le corps brûle près du Gange. Partout autour, des tas de bois. Ils vont servir aux crémations et sont donc à vendre. Le coût
varie en fonction de sa qualité, c’est-à-dire de sa capacité à consummer un corps. En moyenne, il faut 3h pour le brûler et il faut environ 350 kg de bois pour assurer une crémation parfaite. Il ne reste alors
plus que les gros os (sternum pour les hommes, bassin pour les femmes) qui finiront, avec les cendres, dans le Gange.
Après la soif de connaissances, la soif tout simplement! Avec toute la fine équipe du Mona Lisa, on court au Blue Lassi pour déguster un de ces savoureux breuvages (le lassi) à
base de yaourth et de fruits frais. Sur les marches de la boutique, la fabrication artisanale!
Agra et le Taj Mahal
Après Varanasi, destination Agra. Qu'y a-t-il à y voir? Rien moins qu'une des sept merveilles du monde: le Taj Mahal! Arrivés très tôt par un train de nuit, nous sommes aux
portes du Taj à l'ouverture...à l'heure où les visiteurs sont encore peu nombreux. On pénètre dans l'enceinte du mausolée avec l'impression d'entrer dans une carte postale: c'est absolument incroyable et vraiment,
vraiment, magnifique! Pour la petite histoire (vous en avez marre?), le Taj Mahal, construit au XVIIe siècle, serait dédié à l’amour perdu de l’empereur moghol Shah Jahan. La disparition
de Mumtaz Mahal, sa 3e épouse, morte en donnant naissance à leur 14e enfant aurait laissé le cœur du monarque dévasté. Fou de chagrin, il aurait fait vœu de construire un monument à
sa mémoire qui n’ait pas son pareil dans le monde.
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