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de la côte ouest à la côte est...
Lundi 27 mai 6h55, notre avion décolle de Delhi pour Chennai (ancienne Madras) sur la côte Est de l’Inde où
l’on fait escale quelques heures. En milieu d’après-midi, on survole la côte sri lankaise au nord de Colombo : des palmiers, des palmiers et encore des palmiers… à perte de vue, une végétation luxuriante
s’étale sous nos yeux. Autant dire qu’après les paysages arides du Rajasthan, on a l’impression d’arriver au jardin d’Eden ! L’arrivée se fait en douceur. Notre
demande de visa sri lankais faite en ligne quelques jours plus tôt étant toujours sans réponse, nous redoutons le passage au bureau de l’immigration. Notre crainte est vite dissipée : l’agent qui nous reçoit
est très souriant et nous apprend qu’elle a été acceptée. Ouf ! De nouvelles vacances commencent ! Sortis de l’aéroport, nous prenons un rickswhaw (terme indien) ou three weeler (en sri lankais), tuk-tuk
(comme en Thaïlande) pour nous conduire à Négombo à 15km de là, ….au bord de l’océan !!! Depuis les chaleurs indiennes, nous en rêvions….nous voilà enfin satisfaits ! Petite
guesthouse sur la plage, le sac déposé, on enfile nos maillots et on se jette à l’eau : premier bain de mer depuis notre départ autour du monde. Un régal ! Sur la plage, un filet est tendu, des enfants jouent
au volley. Plus loin, des hommes, plus âgés, font une partie de cartes en attendant le coucher du soleil…il est 18h !
En fin de journée, on se détend
mais tôt le matin, on s'active!
Mardi 28, Le réveil se fait au son des vagues. Il est à peine 6h, le soleil est déjà levé. A l’horizon,
les catamarans des pêcheurs reviennent sur le rivage. Sur la plage, les familles s’activent pour débarquer et nettoyer le poisson qui va être vendu sur le marché de la ville, le plus réputé de l’île.
En milieu de matinée, nous quittons Négombo en train, pour rejoindre la capitale, Colombo et de là, les plages du sud du pays. Train ancien, très sommaire et comme une habitude, nous débutons
le voyage en 3e classe. Moins de 300 km effectués en 5 heures, ceci pour 270 roupies sri lankaises chacun (soit 1,5 euros) : on en a pour notre argent !
Gare de Colombo-Fort, édifiée par les Anglais.
Un marché à deux pas de là. Partout, les tuk-tuk attendent!
Le train longe la côte. Quand il s’en écarte, c’est comme s’il se frayait un étroit chemin à travers les palmiers et les bananiers. Il marque un arrêt dans les nombreux
villages qui jalonnent sa route. Quelques églises (protestantes et catholiques) et maisons coloniales au passage, héritage des colonisations portugaise (XVI-XVIIe siècles) puis hollandaise (XVII-XVIIIe s.) et enfin anglaise (XIX-XXe s.)
de l’île. Le christianisme est toujours la religion de 7,5% des Sri-Lankais. Le Sri Lanka nous semble beaucoup moins pauvre que l’Inde et surtout le Népal
: maisons d’habitations colorées, réseau routier en bon état, commerces à la devanture bien proprette, … il faut dire que le pays, très affecté par le tsunami du 26 décembre 2004, a bénéficié
d’une aide internationale importante pour sa reconstruction sur les côtes Ouest et Sud.
Mirissa
18h, le train s’arrête pour la énième fois. Pour la énième fois, voyageant dans un des derniers wagons et le train étant beaucoup plus long que le quai, nous ne savons pas où
nous sommes. Alors qu’il s’apprête à redémarrer, un Sri Lankais nous interpelle : « Mirissa, Mirissa » ; il faut nous dépêcher de descendre. On jette les sacs, on prend l’échelle
en catastrophe. Le train redémarre déjà quand Hacen saute le long de la voie. Une arrivée épique et remarquée : des dizaines de passagers aux fenêtres assistent au spectacle de notre débarquement,
un chauffeur de tuk tuk bras croisés et le sourire aux lèvres attend de nous vendre ses services… la nuit tombe, la gare est au milieu de nulle part, autant dire que nous ne sommes pas en position de trop négocier le prix de la
course. Quelques kilomètres plus loin, il nous dépose au Central Beach Inn, jolie guesthouse les pieds dans le sable !
c'est quand même le bonheur!
Besoin de se poser. Pour cela, Mirissa est l’endroit idéal : des cocotiers, une belle plage de sable blanc où l’océan indien déverse ses vagues. Ok, ça fait cliché
mais c'est tellement vrai! On décide de rester là une semaine. Une semaine seulement ! Oui, on ne soigne pas si facilement notre virus de la bougeotte. Les journées s’écoulent tranquillement dans cet endroit paisible
où le touriste est relativement rare en cette période de l’année. En effet, sur la côte sud, c’est la mousson ! Quelques pluies viennent, de temps à autre, interrompre notre séance de transat…
le temps d’un cocktail à l’abri du bar de l’hôtel et on réinstalle notre serviette. Trop dur ! A quelques encablures de là se trouve la baie des pêcheurs : catamarans ou pêche à la ligne,
quelques beaux spécimens de thon ou de calamars nous sont proposés chaque soir par le cuisto, qu’on ait quelque chose à fêter ou non, on fait ripaille !
Catamaran de pêche, Arugam Bay
A 1h de bus au nord de Mirissa, on profite d’une journée vraiment pluvieuse pour visiter Gallé, cité fortifiée par les Hollandais. On croise un cortège d’élèves
en sortie scolaire : chemise blanche et cravate, les garçons sont en culotte courte bleue marine, les filles en jupe plissée, les cheveux noirs formant deux longues tresses. Les rues sont bordées d’anciennes maisons coloniales parfois
reconverties en guesthouse ou en commerces de pierres précieuses (dont le Sri Lanka est un des premiers producteurs au monde !). Des églises réformées, souvent fermées, une autre a été transformée
en mosquée : si à l’indépendance du Sri Lanka en 1948, de nombreux Burghers ( blancs métissés descendants de colons hollandais protestants) sont partis vivre en Australie, le pays compte aussi 7,5% de musulmans.
Près du phare qui domine la cité, quelques maisons laissées à l’abandon témoignent encore des ravages causés par le tsunami.
Mardi 4 juin, direction Arugam Bay ------------------------------------------------------>
Arriver à Arugam Bay, « ça se mérite !»
écrivent tous les guides touristiques. Et bien c’est vrai ! Si les colons britanniques avaient bien doté le sud ouest de l'île en chemin de fer, ce n’est pas du tout le cas de l’est.
On enchaîne donc les bus locaux, aux tarifs aussi dérisoires que le train. Comme toujours c’est l’occasion d’observer … les paysages et surtout les gens. Volume sonore au maximum, les
chauffeurs diffusent en boucle des concerts d’une musique locale qui nous semble plus influencée par la musique créole qu’indienne. Quand le DVD s’achève, un film bollywoodien prend tout de même le relais. Des hommes
portant le sarong autour de la taille, des femmes en jupe longue et chemisier très colorés, des écoliers, montent et descendent à chaque village : la population est encore majoritairement rurale. Ils nous observent (eux-aussi)
et toujours nous sourient. Certains, curieux, engageant avec nous la conversation en anglais. L’atmosphère est toujours très sympathique. Après 7h de voyage et un peu moins de 300km, on approche
d’Arugam Bay.
Par dessus le vrombissement du tuk-tuk, on entend l’appel à la prière lancé depuis la mosquée du village. Comme le Nord de l’île, l’Est est moins peuplé de
cinghalais (qui représentent 75% des Sri Lankais) en grande majorité bouddhistes et davantage de Tamouls (15% des Sri Lankais, ils parlent le Tamil et non le cinghalais). A Arugam Bay, les Tamouls sont surtout musulmans. Après le son, la vue : une rue ! Elle est bordée de commerces et de guesthouses. Alors qu’il y a quelques années la région était encore victime de la guerre civile opposant depuis 1983 les Tigres
Tamouls au gouvernement cinghalais, le tourisme a profité du retour de la paix pour prendre son essor. Arugam Bay n’a en fait qu’une raison d’être : ses vagues ! Point de rencontre de touristes du monde entier, on vient
là pour les surfer et à peu près… rien d’autre. Alors qu’est-ce qu’on fait ? On y va ?
On prend quelques cours avec les pointures du coin, Sampath et Fawas. Hacen et Manue on the waves ! Yes! Et on progresse !! On ne sait pas si ce sera suffisant pour les vagues hawaïennes mais en attendant,
on est super à fond ! Les spots et leurs plages isolées sont magnifiques : Whisky Point, Elephant Rock… et pas trop bondées quand on y va tôt le matin. La belle saison doit démarrer dans une petite quinzaine
(contrairement à la côte sud, sous la mousson) mais les gens s’inquiètent du temps : encore des nuages dans le ciel, des vents un peu trop présents…ici aussi on se plaint du changement climatique !
Quand nous ne sommes pas dans l’eau ….ou sur la planche, on prend le temps en terrasse : celle de notre hôtel peuplé d’Anglais, celle des petits restos bon marché tenus par les
locaux et surtout celle du Coral Beach, l’auberge tenue par Olivier (from Ste Maxime en France mais installé au Sri Lanka), Ishara (sa jeune et jolie épouse, cinghalaise), Rasika (son beau-père, rasta et bouddhiste jusqu’au
bout des tresses), Sampath et Bata. Dans une ambiance familiale et conviviale, on partage avec eux de supers bons moments et en particulier un repas d’anniversaire tradition locale pour les 23 ans d’Ishara.
Lundi 10 juin, Jungle Safari Le Sri Lanka compte de nombreux parcs nationaux et réserves naturelles où l’on peut observer une faune nombreuse
et variée. Pour y accéder, 4x4 et guide sont cependant nécessaires. Sur les bons conseils de Rasika, nous partons aux aurores pour un « Jungle safari » à l’extrême Est du parc de Yala, un des plus
beaux du pays. Notre chauffeur parle à peine anglais ; à chaque question posée il répond par un hochement de tête typique des Indiens et qui ne signifie ni oui ni non. Le guide agrée qui nous rejoint à l’entrée
du parc est un peu plus loquace. Le 4x4 suit une piste encerclée par la savane et de nombreux étangs. Le nombre et la diversité des oiseaux qui peuplent les lieux nous impressionnent. Mangoustes et renards traversent régulièrement
la piste tandis que les buffalos se baignent. Emergeant à peine de l’eau ou gueule ouverte sur la rive, les crocodiles prennent le soleil…. Oui, des crocodiles !!! Un peu plus loin, un éléphant
tout juste énorme arrache l’herbe avec sa trompe. C’est vraiment magnifique de se trouver seuls au milieu de ce spectacle naturel et vivant. Au cours de cette matinée, on ne croise pas un seul touriste dans le parc ! Nous
ne verrons ni léopards ni serpents, plutôt discrets, ce ne sont pas leurs heures de sortie !
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